samedi 31 mai 2008

Repos à Burgos




Hola!


Tout d'abord je tiens à mettre quelque chose "au clair", lors du dernier message nous parlions que 2 litres d'eau pesait 4 kg., c'est plutôt 4 lbs. (2 kg.). Avec 1040 km de marche de parcourus, nous sommes maintenant rendus à Burgos (2/3 du voyage total). Nous faisons un arrêt d'une journée, histoire de reposer nos pieds/genoux et de visiter cette magnifique ville. Jusqu'à présent, la température en Espagne est fraîche (environ 15 C le midi) et il pleut à tous les jours, ce qui rend les chemins de terre très boueux. Cependant, les coquelicots et autres fleurs dont on ignore les noms sont présents partout sur le chemin. Nous voyons régulièrement des cigognes dans leurs nids qui sont construits sur toutes sortes de stuctures en hauteur. Francine L. Bisson, si ton raisonnement tient toujours, il y aura beaucoup de naissances dans les prochains mois.


Jusqu'à maintenant, nous nous débrouillons assez bien avec le logement, bien que parfois précaire (ex.: dortoir de 32 lits dans un espace restreint avec 1 seule toilette). Plus nous approchons de Santiago, plus il y a de pèlerins sur le chemin et nous en sommes rendus à débuter notre marche vers 7 heures du matin. Nous marchons en moyenne 30 km par jour.


Dans les prochains jours, nous marcherons dans la Meseta pendant 200 km. Cette région est reconnue pour être très chaude et sans arbre pour se protéger du soleil. Nous devrions serrer les ponchos et sortir la crème solaire.


Merci encore à vous tous qui nous lisez, nous avons toujours hâte de lire vos messages.


Georgette et Yvon

mardi 27 mai 2008

Nouvelles d'Espagne

Salut à vous tous,





Nous venons de prendre vos commentaires et sommes présentement à Navarette, petite ville dépassée Logrono. Eh oui Bernard, nous avons traversé les Pyrénées en une seule journée car il n'était que 11 heures lorsque nous sommes passés à Orisson et la jambe tenait bien le coup. Nous avons à nouveau tenté de vous transmettre des images magnifiques, mais encore une fois des problèmes d'ordi. Promis, ce sera pour la prochaine. Vous ne perdez rien à attendre.

Patrick, notre sac à dos est évidemment lourd, mais ne contient que l'essentiel et tout sert. Il ne faut pas oubier que nous portons toujours environ 2 litres d'eau (4 kg) qui sont vraiment importants.


Nadine, je mange de plus en plus de légumes et nous en reparlerons à notre retour!


René, quelle subtilité dans la formulation de mon nom. Une chance que tu n'as pas parlé "d'Aqua Selzer".


Chantale, notre marche d'aujourd'hui était pour Audrey et Émilie. Embrasse-les de notre part.


Pour chacun de vous qui nous avez tranmis des messages, un gros merci car ils sont toujours une source d'encouragement, principalement dans cette période d'ajustement à l'Espagne. À cet effet, hier après 27 km de marche, aucun logis n'était disponible dans la ville planifiée. Nous avons donc dû faire 10 autres km de marche pour atteindre la ville suivante. Nous avons été chanceux puisqu'il ne restait que 2 lits disponibles (lit du haut de lits à 3 étages). Pas question de descendre la nuit pour aller à la toilette.


Nous apprivoisons doucement l'Espagne (langue, culture, chemin, etc.). Les quelques églises que nous avons visitées sont magnifiques.


À la prochaine!


Georgette et Yvon

samedi 24 mai 2008

Hola! Como estan

Salut à tous,

Eh oui! nous avons réussi à quitter St-Jean-Pied-de-Port mercredi le 21. Et comme St-Jacques nous en devait une, il faisait un temps superbe pour traverser à Ronceveau et le paysage était à couper le souffle. Nous avons vu beaucoup de chevaux en liberté, des moutons. Sur ce chemin, il y avait toutes sortes de pèlerins (à pied, à vélo, en moto et un couple avec un âne nommé "Zénon"). La tendinite va de mieux en mieux et nous sommes rendus à "Puente la Reina". En Espagne, beaucoup de choses sont différentes. On ne peut réserver notre logement et les gìtes sont souvent de 100 lits ou plus (avec 3 ou 4 toilettes et douches). Cette situation fait que pour beaucoup de pèlerins, ceci devient une course afin d'arriver les premiers à l'étape suivante pour obtenir de meilleures places, prendre leur douche à l'eau chaude et faire leur lavage. Nous essayons de résister à cette pression et de profiter au maximum de chaque journée quitte à avoir de moins bonnes places. Autre chose, les restaurants offrent parfois un menu "pèlerins" qui n'est toutefois jamais servi avant 8 heures du soir, ce qui laisse peu de temps pour digérer avant de dormir.
Aujourd'hui, nous avons marché dans des sentiers bordés de magnifiques fleurs de toutes les couleurs et que nous avons jeté un dernier coup d'oeil aux Pyrénées. Nous pratiquons notre espagnol et avons comme objectif d'apprendre 10 mots nouveaux chaque jour.
L'ordinateur ne nous permet pas de joindre des photos, ce sera pour la prochaine fois.
Merci à vous tous qui nous écrivez. Monique j'espère que ta santé va bien.

À la prochaine!

Georgette et Yvon

mardi 20 mai 2008

Arrêt à St-Jean-Pied-de-Port




Comme la jambe est toujours très enflée, on nous a conseillé la patience avant de repartir sinon il y a des risques pour que nous n'atteignions jamais St-Jacques. Nous en profitons donc pour vous redonner des nouvelles et vous donner les réponses aux questions précédentes.


- Les platanes ont été initialement plantés à la demande de Napoléon pour que ses troupes marchent à l'ombre.


- À partir de Condom il reste environ 250 heures de marche ce qui représente 1,428,600 pas pour les hommes et 1,666,670 pas pour les femmes ( toujours les mêmes qui en ont plus pour leur argent).


- Le coq est l'emblème de la France puisque c'est le seul animal qui peut chanter avec les pieds dans la merde (cette blague de Coluche nous a été contée par des français sur le chemin).




Flanelle, nous sommes heureux d'avoir de tes nouvelles et de savoir que tu es gentille avec tes colocs. C'est vrai que tu as la chance d'être avec des personnes formidables. Karine/Sylvain nous espérons que votre projet de maison avance bien. Comme nous ne pouvons rien transporter de plus, nous avons retourné un colis que vous devriez recevoir d'ici une semaine.




Merci encore à tous ceux qui nous encouragent. Le chemin nous rend très sensibles à tous ces petits gestes et à l'importance de dire aux personnes qu'on les aime.




Notre prochain message vous parviendra d'Espagne.




Georgette et Yvon


lundi 19 mai 2008

Fin de la partie française




Nous voici arrivés à St-Jean-Pied-dePort, ce qui met fin à la partie française du chemin après 740 km de marche en 31 jours (moyenne de 25 km par jour avec des pointes de 32 à 34 km). Toutefois la dernière étape "Ostabat - St-J.P.Port" s'est avérée la plus frustante, puisque après tant d'efforts, Georgette a dû marcher seule puisque je me suis fait une tendinite qui m'empêchera de marcher quelques jours. J'ai donc utilisé un service de transport pour effectuer cette dernière étape. Nous n'avons pas le choix de laisser guérir puisque nous attaquerons l'une des plus difficile partie du trajet, soit la traversée des Pyrénées (montée à 1300 mètres dans les 21 premiers km suivie d'une vertigineuse descente de 500 mètres sur les 6 km suivants).


Ce que nous retenons de l'épisode "tendinite" c'est la gentillesse et la solidarité des autres pèlerins qui n'ont pas hésité à fournir tout ce qu'il fallait pour la soigner. Le chemin offre toujours une solution aux problèmes rencontrés. Ainsi, devant l'incapacité de marcher les 10 derniers km, une personne s'est offerte pour nous conduire gratuitement en voiture à notre gîte.


Nous y connaissons de merveilleux moments comme cette soirée où j'ai fait de la musique dans un gîte avec Jean-Christophe, un sympathique allemand de Hambourg avec qui nous avons marché plusieurs jours et qui a pris depuis un autre chemin.


Il y a aussi d'autres moments plus cocasses comme l'endroit où nous logeons ici puisque la toilette et douche sont dans un petit hangar sur la galerie arrière. Celà nous coupe l'envie d'y aller la nuit.


Nous continuons à marcher pour chacune de vos familles (nous en sommes rendus au 2e tour).


Histoire de vous faire aussi travailler un peu voici quelques questions dont vous aurez les réponses dans un prochain message:


- Pourquoi retrouve-t-on en France plusieurs routes bordées par des rangées de platanes?


- À Condom il nous restait 1000 km à marcher. Combien celà représente de pas pour Georgette? pour Yvon?


- Pourquoi le coq est-il l'emblème des français (blague)?




Vous pouvez maintenant faire comme nous et jeter la carte française puisque nous serons bientôt en Espagne. Une journée-type vous sera décrite bientôt.




Ultreia (toujours plus loin)




Georgette et Yvon

jeudi 15 mai 2008

Enfin les Pyrénées




Salut tout le monde,




Comme vous pouvez le constater sur la photo ci-jointe, Georgette est à discuter avec quelques admiratrices qui pensent faire elles aussi le chemin. Durant ce temps, Yvon continue de discuter avec son sac à dos qui est devenu son "quasi-ami". Après avoir connu quelques petits problèmes de santé, tout va bien et la température est de plus en plus chaude et belle. La végétation est maintenant à son maximum (rosiers en pleine floraison, palmiers, platanes en feuilles, Cana gigantesque et magnifique, géraniums de différentes couleurs, etc.). Le chemin est rempli de bonnes odeurs et parfois de senteurs de fumier. Depuis hier, nous apercevons les Pyrénées avec leur neige éternelle. C'est vraiment magnifique et d'autant plus impressionnant que nous marchons depuis bientôt 700 km pour les traverser. Les gens que nous croisons dans les villages nous saluent de plus en plus et nous encouragent à poursuivre. Comme il nous reste au moins 5 heures de marche encore à faire aujourd'hui, nous terminons ici notre message, mais tenterons bientôt de vous redonner des nouvelles.


Donc à suivre (et merci pour vos encouragements qui sont tellement appréciés).




N.B. Nous sommes vraiment heureux de vivre ensemble cette expérience merveilleuse.




Georgette et Yvon

mardi 6 mai 2008

Repos à Moissac



Après 420 km de marche, nous prenons notre premier jour de repos à Moissac. Ceci est essentiel étant donné que Yvon commence une bronchite. Toutefois, nous sommes allés chez le médecin et le tout devrait rentrer dans l'ordre avec les médicaments et le fait que le CH est éliminé (St-Jacques a répondu à ma demande).

Comme Québecois, nous recevons une attention particulière des pèlerins ainsi que des gens chez qui l'on habite. Nous avons dormi dans des gîtes privés, dans des refuges communautaires et parfois dans de petits hotels (exemple: dortoirs de 7 à 14 personnes, chambres de 4 personnes avec des lits superposés et parfois une chambre à 2 qui est un vrai luxe).


La température est chaude depuis quelques jours (environ 25 degrés) mais est entrecoupé de jours de fortes pluies comme la journée d'hier. Nous sommes alors obligés de bourrer nos bottes de papier journal pour les assécher. Sur le parcours, nous entendons beaucoup de chants d'oiseaux (Michèle et Denis vous seriez ravis), voyons beaucoup d'arbres fruitiers (citron, pruneau, kiwi, pêche, raisin de table et vignes), de magnifiques fleurs (orchidées, iris, coquelicot, etc.), de nombreuses fermes et beaucoup de chiens.

Pour toi Rachèle, voici un exemple d'une journée type de pélerins:


- lever à 6h30, toilette légère, application de crème pour les pieds et autres endroits douloureux;

- petit déjeuner à 7h00 (pain, café et confitures) et ensuite sac à dos à finaliser;

- vers 8h00, début de la marche seuls ou en groupe et achat de notre baguette pour le dîner

- marchons environ 4 h avant de se nourrir avec pause-pipi régulière dans les bois suivi de 2 à 4 heures supplémentaires selon notre destination;

- recherche du gîte dans le village, douche et petit lavage du linge de la journée que l'on suspend comme on peut;

- visite du village s'il nous reste de l'énergie;

- souper vers 19h00 (le plus souvent communautaire). On mange très bien, on ne croit pas avoir maigri;

- écriture du résumé de la journée;

- enfin dodo au son de ronfleurs, de gens qui parlent, toussent,etc.


Sur le chemin nous connaissons toutes les nouvelles grâce à radio camino c'est-à-dire les nouvelles de bouche à oreilles. Ainsi sans nous connaître des gens savent que l'on est sur le chemin.

Marc-André, nous n'avons pas visité Cahors par manque de temps. Yolande et René votre poème était très pertinent.

Hélène tu as bien fait de prendre la voiture. Ne te gêne pas pour la reprendre.

Pour vous tous qui nous écrivez, lâchez pas, çà fait tellement de bien.

Effectivement vous avez raison d'avoir mal aux jambes, car nous marchons pour chacun de vous.

Voici une pensée que nous avons trouvé sur le chemin et que nous voulons partager avec vous: La joie n'est pas dans les choses, elle est en nous.

Malgré une certaine du corps, nous avons toujours le goût de poursuivre.


Georgette et Yvon

vendredi 2 mai 2008

Encore en vie




Effectivement René nous venons d'arriver à Cahors après une petite balade de 33 km sous un soleil de plomb et une température très chaude. Vous ne pouvez réaliser à quel point nous avions hâte de trouver un café-internet pour prendre vos messages toujours si encourageants. Les derniers jours ont été très éprouvants (pluie intense, sentiers très boueux, allergies au pollen et diverses douleurs articulaires). On a beau nous avoir dit que notre sac à dos doit devenir notre ami, mais le maudit, il se laisse toujours porter. Toutefois, le chemin nous fait vivre de merveilleux moments tel que notre arrivée à Conques dimanche dernier. Tout au cours de cette journée nous avons cheminé avec des pèlerins que nous croisons régulièrement depuis le début du chemin et avec qui nous avons tissé des liens d'amitié. Nous avons été accueillis très chaleureusement à l'abbaye et avons partagé un souper avec 85 autres pèlerins. Par la suite nous avons assisté à un office religieux et reçu la bénédiction des pèlerins. Enfin, nous avons eu le privilège de visiter les galeries supérieures de l'abbaye au son d'un concert d'orgue. L'émotion était à son comble et nous a permis de cheminer dans les jours suivants.



Après 18 jours consécutifs de marche et environ 400 km, nous prendrons une journée de repos mardi prochain à Moissac et prendrons le temps de vous envoyer un courrier plus élaboré particulièrement pour vous faire connaître une journée type de pèlerins.



Dernièrement, nous avons eu le plaisir d'avoir sur notre lit la compagnie de la chatte de la propriétaire d'un gîte où nous logions. Karine, nous souhaitons que Flanelle fasse de même avec toi et savons comment elle est bien avec vous deux.



On vous aime tous beaucoup. A bientôt.






Georgette et Yvon